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Le retour au plein emploi, maintenant !

Le retour au plein emploi, maintenant !
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11 mars 2005

Emploi et coût du travail

Un des mécanismes de base de l'économie de marché, c'est l'équilibre entre l'offre et la demande, qui se fait au prix permettant à l'offre et à la demande de s'ajuster.

Dans tous les cas ou presque (il faut toujours des exceptions pour vérifier une règle), la demande augmente si le prix baisse, et par contre l'offre augmente si le prix augmente. Si on prend l'exemple de la viande de boeuf, en schématisant, moins elle sera chère et plus les gens en achèteront, plus elle sera chère et plus les éleveurs auront envie de faire du boeuf plutôt que du mouton. 

Comment arrive-ton à l'équilibre ? Si le prix est trop cher, la demande est faible, et les éleveurs n'arrivent pas à vendre leur viande : ils sont donc forcés de baisser leurs prix, ce qui incite les consommateurs à acheter plus, et leur permet donc à court terme d'écouler leurs stocks; à plus long terme, une fois leurs comptes faits, certains éleveurs concluent qu'il vaudrait mieux faire moins de boeuf et plus de mouton, et l'offre va donc se réduire, ce qui permettra aux prix de remonter un peu. Le marché tend donc vers un équilibre où le niveau de la demande est égal au niveau de l'offre.

En pratique, le fonctionnement du marché est en fait plus compliqué, parce que les évolutions ne sont pas instantanées : autant les consommateurs peuvent réagir du jour au lendemain à une variation de prix, autant les éleveurs ont des temps de réaction plus lents car leurs décisions doivent être mûrement réfléchies et ne prennent effet qu'après quelque temps (il faut vendre les vaches, acheter des brebis, attendre la gestation et élever les agneaux avant de pouvoir mettre sur le marché de la viande de mouton à la place de viande de boeuf). Ceci explique que des situations de déséquilibre puissent se produire, et même que certains marchés soient presque toujours en crise.

Cependant, le processus d'ajustement de l'offre à la demande, et vice-versa, est à l'oeuvre en permanence, et tend à ramener les marchés vers une situation d'équilibre; c'est pourquoi ce processus est fondamentalement sain, et c'est pourquoi le rôle des pouvoirs publics est de faire en sorte de le favoriser en éliminant les entraves à son bon fonctionnement.

Dans le cas du marché du travail, le processus est le même : il y a une offre de travail (par les gens qui veulent travailler), et une demande de travail (par les employeurs), et les forces d'ajustement de l'offre à la demande sont à l'oeuvre, ici comme ailleurs. La rémunération du travail au sens large (incluant le salaire, les avantages sociaux, les conditions de travail,etc...) a tendance à se dégrader lorsque le chômage est élevé, alors que par contre en période de plein emploi les rémunérations ont tendance à augmenter (ce qui d'ailleurs pose également des problèmes, puisque cela génère de l'inflation).

Le marché du travail devrait donc trouver son équilibre, ce qui est loin d'être le cas en France où il y a un grand nombre de demandeurs d'emploi, ce qui indique que la demande est inférieure à l'offre, et ce depuis fort longtemps. En toute logique, si le marché du travail ne s'équilibre pas, c'est parce qu'il existe des entraves au processus d'ajustement de l'offre à la demande, entraves qu'il faudrait supprimer pour revenir au plein emploi. Mais bien sûr, ce retour au plein emploi ne pourrait se faire qu'avec une réduction de la rémunération du travail, et c'est bien là que le bât blesse.

Certains économistes diront que mon raisonnement est faux car l'offre de travail dépend surtout du niveau d'activité, lequel dépend de la consommation, lequel dépend du pouvoir d'achat, lequel dépend du niveau des rémunérations, et que donc une baisse des rémunérations a pour effet d'augmenter le chômage.

Je suis d'accord sur le fait qu'une baisse de l'activité aurait des résultats néfastes sur l'emploi, mais je maintiens qu'une baisse du coût du travail  est nécessaire pour augmenter la demande de travail de la part des employeurs et qu'il est urgent de supprimer les entraves au bon fonctionnement du marché du travail qui font qu'aujourd'hui, en France, un employeur potentiel ne se résoud à embaucher qu'en dernière extrémité.

Le problème est donc le suivant : comment faire en sorte que le coût du travail pour l'employeur diminue afin que la demande de travail augmente fortement, sans que le pouvoir d'achat des travailleurs n'en souffre, et sans que le prix social à payer soit inacceptable politiquement ?

Les deux types de mesure qui viennent prioritairement à l'idée sont les suivantes :
  • arrêter de faire porter sur le travail les dépenses d'assurance maladie, en mettant en place une couverture universelle financée par l'impôt; je parle ici de l'assurance maladie seulement, car il n'y a aucune logique conceptuelle à lier celle-ci au travail, contrairement à d'autres dépenses de protection sociale telles que l'assurance chômage ou la cotisation-retraite.
  • il faut faire disparaître (ou réduire) les entraves au bon fonctionnement du processus d'ajustement de l'offre à la demande en supprimant ou remplaçant tous les dispositifs qui ont cet effet (par exemple le SMIC, dont le rôle essentiel est d'empêcher les rémunérations de baisser, et qui pourrait être remplacé par un impôt négatif)


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8 mars 2005

La comparaison qui tue

Dans leur tribune publiée par Le Monde d'aujourd'hui, Pascal Boris et Arnaud Vaissié démarrent par une comparaison entre la France et le Royaume Uni qui en dit long :

En 1980, le PIB par tête britannique représentait 75% du PIB par tête française. En 2003, il passait à 110%, une progression spectaculaire de 35 points en 23 ans. Alors qu'il y a vingt-cinq ans, la France était ainsi largement en tête avec un revenu par habitant supérieur et un taux de chômage plus faible que chez notre voisin d'outre-manche,  aujourd'hui, à populations égales, la richesse annuelle par habitant au Royaume-Uni est supérieure de plus de 1 500 Euros à celle de la France, la croissance plus dynamique, le taux d'emploi plus important (71,8% contre 62,8%) et le taux de chômage deux fois plus faible (4,7% contre 10%).

Voilà le bilan du couple infernal Mitterrand-Chirac, qui nous a gouverné pendant cette période !

On disait dans le temps que la droite française était la plus bête du monde, il me semble que l'on peut étendre le compliment à l'ensemble de la classe politique française, et tant qu'on y est à l'ensemble des électeurs français.

Est ce qu'il ne serait pas temps de s'inspirer de l'exemple britannique ? et de réformer notre droit du travail, qui décourage la création d'emplois par des dispositions destinées à protéger les emplois existants ?

Non seulement notre système ne permet pas de protéger l'emploi, mais en plus il appauvrit tout le monde !

On parle souvent de modèle social à défendre, certes, mais il y a du nettoyage à faire pour améliorer son efficacité, sinon ce modèle social va tous nous réduire à la misère  !
7 mars 2005

Un bon article d'Eric Le Boucher dans "Le Monde" du 6 mars 2005.

Tant que cet article est en ligne, vous devriez lire L'échec de la lutte contre le chômage  : il est temps d'ouvrir les yeux.

L'auteur n'y va pas par quatre chemins :

La réalité est plus simple à énoncer : la France a la plus mauvaise politique de l'emploi des pays développés. Le bilan pour nos hommes politiques depuis trente ans est une honte.

Personnellement, je suis tout à fait d'accord avec cette assertion. Je pense même que cette conclusion est inconsciemment celle de la majorité des français, et que la désaffection pour la politique observée chez nos concitoyens vient principalement de ce tragique état de fait.

Plus loin, Eric Le Boucher essaye d'expliquer ce qui cloche chez nous :

La France se trompe sur le fond comme sur le détail. Elle se trompe sur le fond puisqu'elle considère que l'emploi est une petite chose fragile et que l'Etat doit intervenir pour "aider, protéger, faire partager".

Elle se trompe dans le détail puisque les politiques publiques, animées par les bons sentiments, aboutissent systématiquement à des effets pervers qui, bilan fait, sont plus néfastes qu'utiles à la cause de l'emploi.

Une fois encore, je suis d'accord avec lui, et je pense que l'on touche ici au noeud du problème : la France a une politique de défense de l'emploi qui tue la création d'emplois ! Bien pire, cette politique conduit, pour protéger les emplois menacés, à investir de l'argent public dans des secteurs d'activité en perte de vitesse, alors qu'une politique favorisant la création d'emploi amènerait naturellement à investir cet argent dans les secteurs d'avenir : quiconque a quelques notions de stratégie comprend intuitivement à quel point une telle erreur d'orientation, menée obstinément pendant trois décennies, peut avoir des conséquences dramatiques.


7 mars 2005

C'est parti !

Le chômage, c'est le problème numéro un de la France !

C'est donc celui qu'il faut résoudre, d'une manière ou d'une autre.

Or, bizarrement, c'est un thème qui a presque complètement disparu du débat politique, probablement parce que, droite et gauche confondues, la classe politique française a tout bonnement renoncé !

Cela ne va pas !

Il faut faire quelque chose. Quoi, je ne sais pas encore précisément, mais je suis convaincu qu'il faut mettre fin à ce comportement digne d'un troupeau d'autruches, regarder les choses en face, et agir !

C'est pour cela que j'ai décidé de créer ce blog, que j'aimerais idéalement être un lieu d'échange pour les gens intéressés par le sujet et désireux de faire bouger les choses, où les économistes et les sociologues pourraient éclairer le débat pour  les citoyens afin que ceux-ci retrouvent l'espoir et mettent en branle un mouvement.

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